à la grecque (goût) link
Tendance décorative née dans le contexte d’« antiquomanie » propre au néoclassicisme* qui, à la fin du XVIIIe siècle, témoigne d’un souci d’imitation plus fidèle des répertoires antiques, non seulement romain mais grec également. Les fouilles menées en Italie (Etrurie et Campanie) et la diffusion du modèle antique sous forme de gravures par le biais de publications telles que celles de Robert Adam* (1728-1792) pour l’Angleterre et de Charles Percier (1764-1836) et Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) (voir style Empire) pour la France, ont contribué à son développement.
Contrairement aux papiers peints « en arabesque* » (voir néoclassicisme), qui témoignent d’une certaine liberté d’invention par rapport au modèle original antique, les papiers peints dits « à la grecque » restent assez proches de l’art étrusque, issu de l’Italie, et précédemment identifié comme art grec. Cette fidélité se traduit d’abord par l’utilisation d’un vaste répertoire, parmi lequel se dégagent quelques thèmes de prédilection, combinés avec la plus grande variété : les œuvres architecturales romaines (depuis le temple* ou l’arc* de triomphe, jusqu’à la colonne* ou le pilastre*), les personnages évoquant des scènes ou épisodes célèbres (putti*, allégories*, figures mythologiques) et les meubles et objets accompagnant ces représentations (urnes*, vases*, amphores*, lyre, carquois*, thyrse*, athénienne*). D’un point de vue formel, la filiation avec les modèles de l’Antiquité se traduit aussi par le traitement de certains papiers peints, imitant la céramique à figures rouges sur fond noir. Parmi les exemples de papiers peints conservés, on retrouve de nombreux médaillons*, destinés à être découpés, des bordures*, des lambris* ou des papiers peints à motifs répétitifs. Vers 1830, le vocabulaire ornemental « à la grecque » connaîtra à nouveau un certain succès (Bazin, 1976, p. 254 ; Riley & Bayer, 2004, p. 126 ; Velut, 2005a, p. 33-35).
....Illustration:
Papier peint avec motifs antiquisants, manufacture Everaerts-Fizenne.
Impression à la planche sur papier, 1863.
Bruxelles, Musées royaux d'Art et d'Histoire.
© Photographie Geert Wisse, pour les MRAH.