Magritte, René link
Chantre du surréalisme, René Magritte (1898-1967), Hennuyer d’origine, suit les cours de l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles. D’abord intéressé par le futurisme et sensible au dadaïste sous l’influence de E. L. T. Messens (1903-1971), grâce auquel il rencontrera plusieurs personnalités, telles que Francis Picabia (1879-1953). Le peintre est ensuite interpellé par l’œuvre de Giorgio de Chirico (1888 -1978) ; il décide alors de partir pour Paris, où il rencontre le groupe des surréalistes parisiens et son chef de file André Breton (1896-1966) avec lequel il participera au dernier numéro de la revue La Révolution surréaliste. Suite à des divergences de vue entre les deux hommes, Magritte décide dès 1930, de rentrer dans la capitale belge, il y établit alors une petite agence de publicité avec son frère Paul, tout en poursuivant parallèlement sa carrière artistique. Décrit dans une première monographie que lui consacré son ami, le poète et écrivain Marcel Mariën (1920-1933), son œuvre s’exporte par le biais de premières expositions à New York puis à Londres. Lorsque la Première Guerre éclate, Magritte se réfugie un moment dans le Sud de la France, sa technique étant davantage orientée vers l’impressionnisme. En 1954, il expose à nouveau à New York ainsi qu’à Bruxelles, puis à la Biennale internationale de Venise, où plusieurs de ses œuvres ont été sélectionnés pour le Pavillon belge, et l’année suivante à Paris. En 1957, il rencontre le collectionneur Torczyner, lequel lui consacrera un ouvrage, et cinq ans après, en 1961, il fonde la revue Rhétorique avec son ami André Bossmans. La carrière de Magritte, sera parsemée de rencontres essentielles, ponctuée de plusieurs rétrospectives et expositions réitérées aux États-Unis et dans plusieurs capitales européennes, mettant en exergue l’importance de son travail, reconnu sur le plan international. Si l’on remonte au début de son activité professionnelle, on découvre que René Magritte avait temporairement travaillé -au début des années 1920-, comme graphiste pour les usines UPL*, aux côtés de Victor Servranck*. Ses modèles, souvent floraux, n’ont pas été conservés dans leur totalité ; on peut néanmoins y voir quelques constantes, notamment l’intensité des couleurs et une tendance à la géométrisation des formes. S’il a déprécié a posteriori la création de papiers peints, son œuvre est toutefois empreint de l’expérience professionnelle acquise à l’époque, par le biais notamment de la répétition évidente de motifs récurrents ou de l’évocation précise d’un papier peint à l’arrière-plan de certains de ses peintures (Marilyn OLIVER HAPGOOD, Wallpaper and the artist, New York, 1992, p. 187-191 ; Tristan SCHWILDEN, Magritte livre l'image : affiches, publicités et illustrations de 1918 à 1866, essai de catalogue, Bruxelles, Galerie Bortier, 1998 ; Tristan Schwilden,, René Magritte , Catalogue d'un très important ensemble de partitions musicales illustrées par René Magritte de 1924 à 1938, Bruxelles, Libraire Schwilden, 1999).
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