Réveillon, Jean-Baptiste link
(1725 - 1811) Né dans une famille bourgeoise parisienne, Jean-Baptiste Réveillon entre en apprentissage en 1741, chez un mercier-papetier puis travaille jusqu’en 1752 chez Maroy, marchand-mercier, dont il rachète le fonds et l’enseigne en 1753. Son succès est dû au fait qu’il parvient à coller et poser soigneusement les papiers veloutés*, puis à les fabriquer vers 1756, au plus fort de la vogue des tontisses* en France, alors même que leur importation venait d’être suspendue depuis 1756 en raison de la Guerre de Sept ans (1756-1763). La même année, il ouvre ses premiers ateliers à Laigle (Orne), puis déménage en 1759, dans le faubourg Saint-Antoine à Paris. Ses affaires florissantes lui permirent d’ouvrir une nouvelle boutique puis, quatre ans plus tard, de louer les dépendances du parc et pavillon la Folie-Titon qu’il rachète en 1767. La papeterie de la Veuve de la Garde, acquise à Courtalin (Brie, Seine-et-Marne), lui permet de se fournir directement en papier vélin* de qualité, sur lequel il peut faire imprimer les décors luxueux. Lampas*, damas*, brocarts*, rayures* et arabesques* inspirés des Loges du Vatican de Raphaël, font partie de l’éventail des papiers peints qu’il propose à sa clientèle. Ouvert à la nouveauté, il adopte les couleurs à la détrempe* et invite les meilleurs décorateurs du moment à travailler pour lui, tels Pierre Cietti, Jean-Baptiste Huet, Lavallée-Poussin, L. Prieur, Lafosse ou Boucher fils. Ses efforts sont récompensés lorsqu’il reçoit le titre de Manufacture Royale en 1783 pour la fabrique de Paris et en 1784 pour celle de Courtalin. Le choix de l’installation de ses boutiques n’est pas laissé au hasard, de même que l’image qui leur est associée se révèlera déterminante pour la bonne tenue de son commerce : publicitaire avant l’heure, il se charge par exemple de la fabrication des premiers ballons conçus par Etienne Montgolfier, dont l’envol depuis le parc de la Folie-Titon est admiré par une foule de curieux. Véritable entrepreneur, il gère une main d’œuvre importante et ambitionne le continuel perfectionnement et développement de sa production. Mais c’est sans compter sur les évènements politiques et l’incendie de la Folie-Titon par les révolutionnaires, en avril 1789, qui mineront définitivement son affaire. Dépité, il louera sa manufacture à Jacquemart et Bénard, avant de la leur vendre en 1792 (Antiquités et objets d’art, 1990, p. 64-65 ; BOUSSOUSSOU, p. 18 ; CLOUZOT, 1931, p. 13 et 14 ; DE BRUIGNAC, 1995, p. 24 ; DE BRUIGNAC, 2007, p. 222 ; FAGU & SEGUIN, p. 25 ; FIGUIER, 1875 ; p. 8 ; JACQUE, 1995, p. 41 ; NOUVEL & SEGUIN, p. 9 ; TEYNAC, p. 86-94 ; THÜMMLER, 2005, p. 42-43 ; VELUT, 2005, p. 25, 129).
....