Guichard (E.-A.-D.) représenté par le sieur Biebuyck (H.), à Bruxelles. link
Brevet d’importation, pour des moyens de fabriquer des papiers peints veloutés, accordé le 17 août 1854, pour prendre date le 3 du même mois.

Description (copie). Pour produire les veloutés, on remplace la laine : 1° Par des grès pulvérisés et colorés soit dans un bain de teinture ou par impression, lorsqu’ils sont adhérents au papier ; 2° Par des métaux et sels métalliques pulvérisés ; 3° Par des sciures de bois naturel, bois de teinture, écorce de chêne ou tan, râpés ou triturés en poussière, bois en copeaux teints avant ou après leur réduction en poussière plus ou moins fine ou en très-petits filaments ; 4° Par des papiers de diverses nuances, réduits en poudre au moyen de la râpe, d’un moulin ou de toute autre machine propre à pouvoir obtenir une poudre à un degré de finesse que l’on désire ; 5° Par de la poudre d’or, d’argent, cuivre, bronze, acier, fer, etc., etc., que l’on obtiendrait directement de ces métaux, ou par des sels métalliques dont les nuances s’approcheraient assez de celle de l’or, de l’argent, du cuivre, etc., etc. : 6° Par le talc, imitant par sa couleur et son brillant l’or ou le cuivre en poudre ; il pourrait être employé à l’état pur ou mélangé avec des sables naturels ou teints ou avec toutes autres substances dont je me sers pour produire mes veloutés ; 7° Par le chanvre, le lin, le coton, la soie, et, en général, par toutes les matières textiles quelconques réduites en poussière ; ce qui me permettra d’utiliser les déchets de filatures ; 8° Par les raclures de cornes teintes réduites en poussière ; il en sera de même de l’emploi du son, de la paille, des mousses, des plantes marines, des lichens, etc. ; 9° Le tan, réduit aussi en poudre, donnera un très-beau velouté. 10° Enfin, les terres cuites, de toutes espèces, pulvérisées, employées isolément ou mélangées, donneront encore de très-beaux veloutés. On voit, d’après ce qui précède, que le principe de mon invention consiste à réduire en poudre à un degré convenable des matières minérales, végétales et animales, de les teindre, soit avant ou après la trituration, ou de conserver leur couleur naturelle, et d’appliquer ensuite ces matières sur le papier peint, pour obtenir des veloutés de la même manière que cela se pratiquait avec la poussière de laine avant mon invention. Pour cet effet, je me sers de mordants ou de dissolution de caoutchouc ou de gutta-percha. J’ai reconnu par mes expériences que pour obtenir des veloutés avec le bois, il était convenable de faire subir au bois les manipulations suivantes : 1° Réduire le bois en copeaux, au moyen soit d’un rabot, soit d’une machine à varloper, ou de toutes autres machines susceptibles de donner par leur travail un résultat analogue. 2° De teindre lesdits copeaux selon la couleur que je désire ; 3° De les pulvériser au moyen de pilons à tan, ou d’un moulin à tan, ou entre deux meules, à la manière des moulins à blé, etc. Ou bien, au lieu d’opérer comme je viens de la dire, je prépare ma poussière de bois de cette autre manière : 1° Je commence toujours par faire mes copeaux plus ou moins minces ; 2° Je les pulvérise ensuite comme précédemment avec une machine propre à cet usage, afin d’avoir une poudre, ou de petits fragments fibreux plus ou moins longs ; 3° Enfin, je teins ces deux derniers. Il est évident que cette poudre de bois sera obtenue avec toutes espèces de bois ou végétaux ligneux. Dans tous les cas, avant d’employer ma poudre de bois ou autre pour produite le velouté, je la tamise, afin d’avoir une très-grande régularité de finesse. Lorsqu’il s’agira de végétaux ligneux autres que le bois, pour beaucoup d’entre eux il ne sera pas nécessaire de les réduire préalablement en copeaux. Dans ce cas, ils seront réduits aussitôt en poussière, que je nomme laineuse, soit par le système des pilons, ou par tous autres moyens mécaniques. Comme l’emploi des diverse matières pulvérisées est d’arriver à créer de nouveaux effets sur les papiers peints, et pour imiter, autant que possible, les étoffes de tentures, j’ai songé que j’obtiendrais de nouveaux effets très-variés, en collant sur un fond de papier des étoffes de toutes sortes, telles que rubans de soie, velours, bandes de damas, laine et coton, etc., etc. ; ainsi que les étoffes dites de Saint-Quentin, comme des mousselines brochées, brodées, etc. ; en général, toutes étoffes quelconques. (Recueil spécial des brevets d’invention publié en exécution de l’art. 20 de la loi du 24 mai 1854, première année [1854-1855], Bruxelles, A. Labroue et Cie, 1854 [sic], p. 191-192).