Hervé Delavaur (J.-F.-H.-H.), représenté par le sieur Raclot (X.), à Bruxelles. link
Brevet d’importation, pour un procédé propre à rendre les papiers imperméables, accordé le 21 septembre 1854, pour prendre date le 8 du même mois.

Description (copie). Mon invention consiste à étendre, sur les tissus et autres matière que je veux imperméabiliser, des pâtes pouvant acquérir par la chaleur une fluidité plus ou moins grande, selon les proportions des ingrédients qui les composent, et aussi selon la nature des ingrédients eux-mêmes ; cette fluidité n’existant cependant pas à la température ordinaire, et pouvant même, sans inconvénients, braver les chaleurs tropicales. Mon invention consiste encore à mettre toujours une couche de matière imperméable d’une épaisseur suffisante pour être sûr de fabriquer les toiles, tissus et papiers imperméables sans solutions de continuité, mon but ayant été d’éviter les nombreuses fissures qui existent dans les matières actuellement employées. Les compositions sont susceptibles de varier quant aux proportions. Quelques ingrédients, comme il sera expliqué plus bas, peuvent être substitués à certains autres. Ce qui les caractérise, c’est l’emploi d’un assez grand nombre de substances minérales ou chimiques, mais surtout du talc, matière inaltérable, d’une finesse extrême, jouissant au plus haut degré de la vertu d’annuler presque complétement les propriétés glutineuses et collantes qui rendraient inemployables les matières qui entrent dans les compositions ci-dessous données. Le chlorure de calcium, dissous dans l’eau, me sert aussi pour détruire, dans certains cas, les propriétés adhésives de certaines résines et gommes-résines, de certains bitumes, de la glu, etc., que j’emploie. Bien que je préfère employer le talc et le chlorure de calcium, plutôt que toute autre matière, dans les compositions ci-dessus expliquées, il arrive cependant que quelquefois j’y substitue l’argile humide ou sèche, les oxydes des métaux terreux et autres, soit même leurs sels insolubles. Voici les compositions qui ont le mieux réussi : 1re composition. Résine commune 120 grammes. Bitume 160 grammes. Gutta-percha 40 grammes. Talc 240 grammes. ------------------------- Total. 560 grammes. 2e composition. Bitume 40 grammes. Gutta-percha 10 grammes. Chlorure de calcium 4 grammes. ------------------------- Total. 54 grammes. La seconde partie de l’invention consiste à réunir, par une colle inaltérable à l’humidité et à l’eau, les matières imperméabilisées par les compositions susmentionnées, et elle consiste aussi à appliquer à toutes les matières imperméabilisées, un mode de collage qui n’a pas encore été employé, que je veux breveter, dans le but de le faire servir à l’emballage, aux toitures, à garantir de l’humidité des murs, à la garniture des cuviers de toute espèce, toutes les fois qu’il y sera applicable. Relativement au collage susmentionné, l’invention consiste plus dans l’idée de coller avec des substances inaltérables à l’humidité les tissus et matières imperméabilisées, que dans les compositions elles-mêmes, qui ne sont bien souvent constituées que par la mantière que j’emploie pour enduire les toiles et papiers par ma méthode nouvelle, matière à laquelle il suffit d’ajouter ordinairement du bitume liquide, pour avoir une très-bonne colle, qui peut s’employer à une température atmosphérique de 15 à 20 degrés. La résine commune et le bitume fondus ensemble, ou le savon de fer, etc., permettent aussi d’effectuer un collage convenable. (Recueil spécial des brevets d’invention publié en exécution de l’art. 20 de la loi du 24 mai 1854, première année [1854-1855], Bruxelles, A. Labroue et Cie ,1854 [sic], p. 281-282).