Wilbaux (A.), à Schaerbeek link
Brevet d’invention pour un procédé nouveau d’impression sur étoffes et de fabrication des papiers peints, délivré le 15 mai 1872, pour prendre date le 24 avril 1872.
Description (extrait). – « L’impression sur étoffes et la fabrication des papiers peints ont jusqu’ici nécessité de grandes dépenses et exigé un matériel compliqué qui, malgré son prix très-élevé, était rapidement hors d’usage et devenait d’une inutilité complète.
Frappé de ces inconvénients, j’ai recherché un moyen simple, commode, rapide et peu coûteux pour arriver aux mêmes résultats et, après de longues études et de nombreux essais, je crois pouvoir affirmer que j’y suis arrivé.
L’impression sur étoffes s’est toujours faite au moyen de rouleaux en métal de cuivre ou d’acier parfaitement tournés et polis : chacun sait à quel prix exorbitant revient ce genre de travail et les soins qu’il nécessite de la part de l’artiste chargé de l’exécuter.
Pour la fabrication du papier peint, personne n’ignore qu’il faut graver d’abord et très-profondément des planches de bois dont les parties fines et déliées sont remplacées par des lignes, dessins, et ornements en métal incrustés dans la planche : le bois n’ayant pas la résistance voulue.
Ce premier travail exécuté, il est procédé à l’impression ou à la peinture du papier par application ou tamponnement, le papier étant dans presque tous les cas trop faible pour supporter l’impression au rouleau gravé, dont les creux et les aspérités rigides joints à la pression ne manqueraient pas de le déchirer.
J’ai cru devoir entrer dans ces détails préliminaires, un peu longs peut-être, afin de mieux faire comprendre le but que j’ai cherché et les moyens par lesquels j’y suis arrivé.
Je remplace les rouleaux en métal et les planches de bois gravées, sculptées, fouillées et incrustées en métal, par des rouleaux en matières élastiques tendres et dures au degré que nécessite le genre d’impression auquel je dois les appliquer.
Sur des moules en bois, plâtre, carton, fonte de fer, métal fusible de Darcet, métal ou composition à stéréotyper, j’applique des plaques de caoutchouc naturel préalablement distendu dans de l’eau bouillante, ce qui fait qu’il ne revient pas sur lui-même et se prête mieux à la coupe, attendu qu’il perd une partie de son élasticité sans cependant lui en enlever une quantité suffisante pour nuire à nos projets.
Placé, comme je viens de le dire, à l’état mou sur mes moules, je soumets le caoutchouc à une pression suffisante pour qu’il reproduise exactement les reliefs et les creux du dessin ou de la gravure primitive à reproduire ou à rendre par impression.
Ces types obtenus, je les roule autour d’un cylindre ou mandrin en métal creux, plâtre, argile, terre cuite ou toute autre substance, tourné ou alésé à dimension voulue et je les fixe au moyen d’une colle quelconque telle que : la colle de caoutchouc, la dextrine, la colle forte, etc.
Les points de contact sont réunis au moyen de la colle de caoutchouc, suffisamment connue pour n’exiger aucune description ; les bavures ou excédants de matière sont enlevés au moyen d’un instrument de métal préalablement mouillé.
Suivant le genre de travail auquel ils sont destinés, je soumets, soit avant, soit après leur fixation au rouleau ou mandrin, mes types en caoutchouc à une vulcanisation plus ou moins forte. De 60 à 70° centigrades le caoutchouc subit un retrait d’un tiers environ.
(brevet 30439)
(Recueil spécial des brevets d’invention publié en exécution de l’art. 20 de la loi du 24 mai 1854, 19e année, Bruxelles, 1872 , 7e catégorie, p. 51-52).