Wilbaux (A.), à Schaerbeek link
Brevet d’invention pour un nouveau mode de tentures sur papiers étamés, etc., délivré le 16 juin 1873, pour prendre date le 3 juin 1873.

Description (extrait). – L’inconvénient principal du papier peint est son peu de solidité à l’humidité, l’emploi forcé de couleurs à l’eau et son mauvais maintien au vernissage. J’ai donc cherché à remédier à ces inconvénients, c’est-à-dire à rendre le papier hydrofuge et à pouvoir l’imprimer en couleurs solides, telles que, par exemple, les couleurs à l’huile. Après de longues recherches, j’ai trouvé un papier commun laminé simultanément avec de l’étain, qui laisse sur une des faces de la première matière, une couche très-mince de métal parfaitement homogène et du plus beau poli ou brillant, ce qui le rend hydrofuge, en conservant derrière une surface poreuse et facile à coller ; ces deux substances, par le laminage, forment un corps parfaitement homogène, revenant seulement à environ 20 centimes le mètre superficiel, complètement hydrofuge et offrant de plus l’avantage d’effets nouveaux de décoration, par le bruni et le poli de son fond métallique. Bien que, pour l’impression, je puisse me servir de toutes les dispositions actuellement en usage, vu que, comme longueur, je ne suis pas limité et que, comme largeur, j’ai atteint jusqu’à 1 mètre de large, le moyen que je préfère est le suivant : Sur une surface hydrofuge quelconque, je répands de l’eau d’une façon presque uniforme ; je pose après cet arrosement mon papier étain sur cette surface, j’arrose de nouveau et au moyen de bizets en bois recouverts de drap ou d’un bizet en caoutchouc, j’étends le papier étain d’une façon complètement régulière. L’eau se trouve alors entre deux surfaces hydrofuges, le bizet chasse l’ »excédent d’eau qui se trouve sur l’étain, et le papier étain reste fixe, sans aucun pli et sans pouvoir se déchirer, sur la surface hydrofuge que j’appellerai table, par la pression athmosphérique [sic] ; j’essuie alors mon étain avec une peau, je le fonce soit à la main soit mécaniquement, je l’imprime ou le décore soit à la main soit mécaniquement, et le vernis, s’il y a lieu, soit à la main soit mécaniquement. Ces opérations terminées, pour le retirer de dessus la table je glisse entre celle-ci et le papier étain un couteau à papier, que je fais suivre par un bâton rond, et arrivé dans le milieu de la largeur de la surface, je l’enlève à cheval sur le bâton dont deux ouvriers on chacun l’extrémité dans la main gauche. Un chariot, porteur de barres transversales mobiles, se trouve amené près de la table : de la main droite, chacun des ouvriers, saisissant une barre par son extrémité, fait passer le papier étain du bâton, à cheval sur la barre, et remet la barre à sa place sur le chariot. Lorsque ce dernier se trouve plein, on le pousse dans une étuve chauffée de 70 à 120° centigrades, suivant la nature du vernis et la rapidité de séchage que l’on désire. La température bien conduite glace le vernis qui reste souple. Pour obtenir le glaçage, il faut mener le vernis au point de fusion. Ce mode de procéder a en outre l’avantage de donner une grande solidité à la marchandise, de la rendre pour ainsi dire inattaquable, puisqu’elle a subi en fabrication une température supérieur à toute température atmosphérique, que le vernis a complètement évaporé son ou ses véhicules, et que le glaçage a transformé les résines en un tout homogène. Impression et décoration. Des matrices. – Prendre, aux dimensions requises, des plaques de zinc, cuivre ou acier, parfaitement dressées et lustrées et d’épaisseur calculée sur l’écartement des tailles. Y appliquer une couche de vernis au caoutchouc (dissolution d’india rubber par la benzine et l’éther) ou passer la feuille dans un bain de cire et gomme laque. Vous prenez alors, avec précaution, un décalque de dessin à reproduire sur une feuille de gélatine ou des feuilles de gélatine qu’on raccorde ensemble. Cette feuille de gélatine se trace à la pointe sèche. On ébarbe avec un grattoir triangulaire le dessin ainsi tracé. A l’aide de sanguine que l’on met dans les traits on obtient un décalque exact sur le vernie au caoutchouc. Avec une pointe quelconque vous suivez le fac-simile du dessin pour découvrir le métal. Le métal découvert, transformez le vernis au caoutchouc en noir, passez à l’arkenson en poudre, étendez avec un blaireau, essuyer avec une ouate longs fils, faites fuser, passez la planche dans un bain d’acide approprié à la nature du métal, qui est mordu dans toutes les parties découvertes par la pointe. Le vernis transformé est très-résistant ; cependant, on ne peut mordre plus creux qu’à 1 millimètre de profondeur sans déformer les tailles fines, serrées et délicates. Il faut, pour obtenir de plus grandes profondeurs, recouvrir au rouleau, faire fuser de nouveau et recommencer à mordre. » (brevet 32698) (Recueil spécial des brevets d’invention publié en exécution de l’art. 20 de la loi du 24 mai 1854, 20e année, Bruxelles, Th. Lesigne, 1873, 7e catégorie, p. 52-53).