Daye & Cie link
L'industrie belge des papiers de tenture était
l'une de celles qui n'avaient point à l'Exposition universelle de
représentation digne de son importance. Cette fois encore les Belges
n'avaient point voulu exposer auprès de la fabrication parisienne,
si habile à continuer la production innovée, au siècle dernier, par
Réveillon, dans le faubourg du Temple. Un de nos deux exposants,
M. Van Genechten, avait réuni de bons échantillons de sa production
courante.
Nous savons cependant que depuis la fabrication des papiers de
tenture les plus riches, jusqu'aux papiers les plus économiques, la
Belgique n'a rien à envier à ses voisins. Les procédés d'estampage,
de gaufrage, etc., sont appliqués dans plusieurs de nos fabriques,
le travail de l'impression possède des presses aussi perfectionnées
qu'en France et en Autriche. S'il nous était permis de citer des
noms absents du catalogue de l'Exposition de Paris, nous pourrions
aisément invoquer de superbes imitations de cuirs repoussés, plus
variées encore que les cartons-cuirs de MM. Daye et Cie; d'excellentes
copies d'étoffes anciennes, de beaux veloutés ; des collections très
remarquables de papiers peints proprement dits, dessinés par nos
compatriotes, imprimés ensuite habilement, en couleurs distribuées
avec un sentiment délicat. Les producteurs belges ne l'ont pas voulu.
Rappelons cependant aux intéressés que depuis sept années, cette
industrie a réalisé des progrès si importants, qu'elle a doublé le
chiffre de ses exportations, dépassant aujourd'hui plus d'un million
annuellement. La mode nous fait encore importer pour une
somme à peu près égale; mais, nous. pouvons le répéter hautement,
il n'est peut-être aucune industrie de luxe dont les progrès aient été
aussi rapides en notre pays, dont le développement soit guidé
par des producteurs plus compétents en matière artistique. Avec de
pareilles ressources, notre pays est certain de succès en tous genres.
Si nos fabricants de papiers peints ont renoncé aux médailles du
jury international de 1878, nous ne craignons pas qu'ils négligent
d'exposer leurs produits sur les marchés commerciaux de l'Europe
et d'outre-mer que ne ferme point le maintien routinier de droits
fiscaux, fort injustement qualifiés de protectionnistes.
Edmond Frederix (dir.), La Belgique à l'exposition universelle de Paris, Bruxelles, 1878, p. 268-269.