symbolisme (n. m.) link
Apparu à la fin du XIXe siècle, dans la littérature et les arts plastiques, le symbolisme naît du refus du matérialisme et de l’idéal positiviste ; il se situe par conséquent en porte-à-faux des styles réaliste et impressionniste. L’année 1886 est généralement admise comme fondatrice du courant : c’est en effet à cette date que paraît le Manifeste du symbolisme, signé par le poète Jean Moréas (1856-1910). Depuis la France*, berceau du mouvement, l’engouement symboliste gagne rapidement de nombreuses villes européennes ; notamment Bruxelles*, pôle artistique majeur, contributif de son enrichissement.
Tourné vers l’interprétation subjective, la perception abstraite des objets, détachés de leur réalité première, le symbolisme traduit une conception spirituelle du monde, un système sémiotique propre, en s’appuyant sur un répertoire iconographique varié, qui évoque aussi bien l’irrationnel, le sacré que les sujets illustrant la vie, la succession des saisons, le silence ou encore l’exploration intuitive des tréfonds de l’esprit -la mélancolie, le mystère, l'inconscient, l’angoisse-, rendus sous forme métaphorique. La recherche d’un contenu idéologique constitue donc l’essence même de ce mouvement et s’accompagne d’une grande diversité formelle. La décoration symboliste est en outre caractérisée par le recours aux matériaux précieux, l’influence du graphisme japonais et la thématique de la nature (fleurs*, oiseaux*).
Dans le domaine du papier peint, le symbolisme n’a exercé qu’une influence indirecte et marginale, visible à travers l’écriture linéaire et le choix de quelques thèmes à forte connotation symbolique : animaux* (cygne*, chauve-souris*), fleurs* (lys*, pavot*), objets* (fontaine*) (Bazin, 1996, p. 286).
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Illustration:
"Coronae Vitae frieze", bordure ou frise de papier peint, projet de Walter Crane pour la manufacture Jeffrey and Co.
Impression à la planche sur papier, 1890.
Bruxelles, Musées royaux d'Art et d'Histoire.
© KIK-IRPA, Bruxelles (X029749)