papier à la cuve (gr. n. m.) link
Papier* fabriqué selon les procédés traditionnels, contrairement au papier mécanique (voir papier continu). Le puiseur plonge dans la cuve une forme, sorte de treillis métallique rigide et quadrillé, constituée des vergeures (fils de laiton fixés au cadre de bois) soutenues par-dessous par les pontuseaux (tringles espacées et en retrait, marquant moins le papier). L’ouvrier fixe à la forme et au châssis un cadre ou « couverte » de façon à en extraire la pâte ainsi formée et l’égoutte à l’aide d’un tamis pour faire apparaître la feuille*, marquée du filigrane (écriture, signe, dessin cousu à la forme). Le coucheur va ensuite la déposer sur une pile de papier appelée porse, en prenant soin d’y intercaler du feutre, afin de la débarrasser de l’humidité résiduelle, grâce à l’action d’une presse à vis. Les feuilles sont séparées par un leveur qui les suspend au moyen d’un ferlet* sur une structure de séchage, l’étendoir*. Le papier subissait enfin un encollage pour augmenter sa solidité et diminuer sa porosité. Le papier à la cuve, produit selon cette technique, sera employé jusque dans les années 1830. La création de la forme vélin, une toile mécanique très fine, par l’imprimeur de Birmingham [GB] John Baskerville (Worcestershire, 1706 – Idem, 1775). remonte aux années 1750. Synonyme : papier à la forme (Boithias & Mondin, 1981 ; De Bruignac & Santrot, 1997, p. 27-28 ; Figuier et al., 1875, p. 17 ; Jacqué, 1991c, p. 11 ; Lenormand, 1822, p. 195 ; Schaller, 1999, p. 430).
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Illustration:
Extrait de L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, par Diderot, et D'Alembert, 1779, recueil de planches, "papeterie", fig. 41.