impression à la planche (gr. n. f.) link
Impression à l’aide de planches de bois* dont la mise en œuvre varie selon l’époque, les dimensions et le support utilisés. Alors que les dominotiers transposaient leur dessin en posant la feuille de papier sur la planche encrée et gravée du dessin à reproduire, l’apparition du papier rabouté* exigera l’opération inverse, la planche étant cette fois appliquée sur la feuille. La méthode sera utilisée dès le début du XVIIIe siècle par les imprimeurs de papier peints anglais pour la confection de leurs produits, malgré les inconvénients que présente l’outil : le bois, massif et coûteux, est sujet à la déformation. L’anglais John Baptist Jackson (1701-1780 ca) est l’un des premiers à faire usage, dès le XVIIIe siècle, de la gravure sur bois pour l’impression des couleurs, de manière à transposer sur papier des compositions d’envergure à sujets mythologiques ou enrichies de scènes de genre, destinées à concurrencer les tableaux. Dès le XIXe siècle, on emploie une planche à imprimer au format standardisé (un carré d’environ 50 cm de côté) constituée de plusieurs planchettes en bois résineux, collées à contrefil et surmontées d’une planche gravée de bois dur, généralement issu d’un arbre fruitier (poirier) plus facile à tailler. La gravure du motif est réalisée par évidement de la matière, tandis que les motifs plus complexes sont rendus possibles par l’application de profilés de laiton* enchâssés. L’impression au maillet étant malaisée pour les surfaces importantes, un procédé plus efficace fut mis au point : la presse*, diffusée dans les ateliers à la fin du XVIIIe siècle. On prélève alors la couleur dans un « baquet à couleur » ou « châssis à tirer la couleur », adjacent à la table d’impression, et on applique la planche sur le papier, au moyen d’un levier*, ce qui permet une pression plus importante. L’imprimeur réitère l’opération avec autant de planches que de couleurs constituant le motif, et ce, à intervalles précis avec l’aide de points repères* ou « picots » disposés aux angles, répétant la manœuvre sur la longueur du rouleau*. L’impression manuelle resta en vigueur jusqu’à l’invention de l’impression mécanique par l’anglais William Palmer, vers 1823 (Boussoussou et al., 2004, p. 23 ; Brunhammer & Nouvel, 1990, p. 61 ; Fagu & Seguin, 1967, p. 25 ; Figuier, 1875, p. 23-26 ; Jacqué, 1991c, p. 22-23, 31, 33 ; Lenormand, 1822, p. 215-217 ; Nouvel & Seguin, 1981, p. 14 ; Teynac et al., 1981, p. 218-219 ; Velut, 2005a, p. 15, 114).
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Illustration:
Papier peint à motif floral sur fond uni, manufacture Everaerts-Fizenne.
Impression à la planche sur papier, 1860 ca.
Bruxelles, Musées royaux d'Art et d'Histoire.
© KIK-IRPA, Bruxelles (X034931)