impression au cylindre (gr. n. f.) link
Impression de la couleur sur le papier* au moyen de cylindres, généralement en laiton* massif et gravés en creux. On parle aussi d’impression en taille-douce. Un drap sans fin, actionné par des rouleaux mus par la vapeur, prélève la couleur dans une auge* de cuivre. Il a pour fonction d’encrer le cylindre gravé, lequel transpose à son tour la couleur souhaitée sur le papier déroulé de manière continue devant lui, tandis que le surplus de matière est ôté par une racle mécanique avant l’impression sur le papier proprement dite. La technique offre la perspective de transposition des dégradés de la couleur au moyen d’un seul cylindre, puisqu’ils sont fonction de la profondeur des cavités creusées dans le métal : plus celle-ci est importante, plus la quantité de couleur l’est également. Là où les manœuvres traditionnelles nécessitaient de longues journées de travail et un grand nombre d’ouvriers, l’impression au cylindre permit d’accélérer considérablement le processus (300 rouleaux pouvaient être imprimés à l’heure). Si dans le domaine textile, l’impression au cylindre gravé en taille-douce, remonte au début des années 1780, le matériel ne sera pas adapté au papier peint avant la mise au point du papier continu* et l’invention vers 1839-1840, d’une machine à imprimer en relief*, par les soins de la firme anglaise Potter, localisée à Darwin (Lancashire). (il faut noter que le mulhousien Jean Zuber (1773-1835) avait déjà proposé vers 1826 un brevet pour l’impression en creux). Le concept sera ensuite amélioré et breveté, notamment par Louis-Isidore Leroy (1816-1899), en 1844 (Figuier, 1875, p. 12, 26-29 ; Jacqué, 1991c, p. 31 ; Boussoussou et al., 2004, p. 61 ; Nouvel & Seguin, 1981, p. 23).
....

Illustration:
Extrait du livre de Louis Figuier, "Une histoire du papier peint", Ed. Furne, Jouvet et Cie , 1875, p. 28, fig. 10.
Réédité par An. C. Lelieur et V. De Bruignac, Editions Trait pour Trait, Barbentane, 2005.