Colorant* rouge d’origine animale, dérivé de plusieurs espèces des cochenilles de la superfamille Coccoidea appartenant aux familles Porphyrophora et Dactylopiidae. Les premières sont souvent appelées cochenilles européennes ou de l'Ancien Monde et les secondes cochenilles américaines dites aussi mexicaines ou encore du Nouveau Monde. L’exploitation des espèces européennes (Porphyrophora polonica L., et P. hamelii) est négligeable par rapport à la cochenille mexicaine (Dactylopius coccus Costa), importée massivement en Europe après la découverte du Nouveau Monde. Le principal colorant extrait des cochenilles est l'acide carminique. Dans la cochenille mexicaine, il est en proportion et pureté nettement supérieure (17-24% de l’insecte séché) que dans les cochenilles européennes. C’est pourquoi elle est très prisée et prend assez vite, après son importation, la place dominante dans le marché des colorants rouges. Dès le XVIe siècle, la demande va croissant jusqu’au milieu du XIXe siècle, qui voit l’apparition sur le marché des couleurs d’aniline*. La préparation de laques* de cochenille se fait par extraction du colorant directement à partir de l’insecte séché, typiquement avec une solution d'alun puis par précipitation avec de la soude ou potasse. D’autres variantes ont été utilisées pour leur préparation, donnant une large gamme des nuances, et suscitant des synonymes pour leur noms, notamment laque florentine, laque écarlate, laque Vénitienne, laque de Hambourg, laque chinoise. Les laques de cochenille ont également été préparées à partir de la bourre tontisse tels le nacarat de bourre. La tontisse* est un déchet recyclé de l’industrie de textile, présent sous forme de la poussière de laine qui provient d'une étoffe teinte, que l'on a tondue. Ce déchet servait aussi à faire les papiers veloutés* ou papiers tontisses* (Eastaugh et al., 2004, p. 118-119, Jacqué, 2003, Université Lumière Lyon 2 ; Lenormand, 1822, 233 et sv. ; Rinuy, 1998, p. 102 ; Velut, 2005a, p. 106).