vert de Schweinfurt (gr. n. m.) link
Pigment* inorganique de synthèse bleu-vert, composé d’acéto-arséniate de cuivre. On lui prête deux origines différentes, celle du chimiste et industriel autrichien Ignaz von Mitis (1771-1842), à Kirchberger, près de Vienne entre 1798 et 1812, ou celle du fabricant de couleurs allemand Wilhelm Sattler (1784-1859) qui le conçut en 1814 en collaboration avec le pharmacien Friedrich Russ, qui comme lui habitait Schweinfurt (aujourd’hui en Bavière). Le vert de Schweinfurt est en tout cas très apprécié, jusqu’à la découverte du vert émeraude et des pigments* organiques verts, puisqu’il était assez vif et supérieur au vert-de-gris*. Après les travaux de Justus von Liebig (Darmstadt, 1803 – Munich, 1873) sur la composition du pigment, édités en 1823, et la publication de ce procédé de fabrication par le pharmacien, militaire et chimiste français Henri Braconnot (Commercy, 1780 – Nancy, 1855), quelques mois plus tard, le vert de Schweinfurt est produit à plus large échelle en Europe, l’industrie se développant dès 1870. Il est alors utilisé pour la peinture, la teinture, l’impression sur tissu, puis l’aquarelle, le pastel et le crayon depuis cette époque. Le pigment a aussi été largement utilisé en raison de son prix très bas, de sa pureté et de ses propriétés insecticides. Sa toxicité n’a restreint son utilisation qu’à partir de 1822, notamment sur les papiers peints et les articles de table. On notera que Emerald green est l’équivalent en anglais de vert de Schweinfurt en anglais, et non de « vert émeraude », lequel est un vert de chrome*. Selon Jean-Pierre Seguin, Zuber fut le premier fabricant de papier peint à l’utiliser. Synonymes : vert de Mitis, vert de Vienne (Lenormand, 1822, p. 231-234 ; Perego, 2005, p. 775, Von Liebig, 1823, p. 412-413 ; http://www.webexhibits.org/pigments/indiv/history/emerald.html)
....