alun (n. m.) link
Réactif inorganique, l’alun de potassium se rencontre rarement à l’état naturel (kalinite) mais est plus abondant dans les roches ou les minéraux. On peut alors l’extraire de l’alunite (sulfate naturel d’aluminium et de potassium) et des schistes alumineux ou bien l’obtenir par une préparation artificielle. Utilisé depuis l’Antiquité, notamment pour la teinture et le tannage minéral, l’alun était importé jusqu’au XVe siècle depuis le Levant (on le fabriquait entres autres à Edesse, dans l’actuelle Turquie) avant la découverte du site italien de Tolfa, près de Civitavecchia. Composant nécessaire de nombreux pigments laqués, l’alun (calciné) est aussi apprécié à cette époque pour ses propriétés siccatives lors de l’emploi d’huiles cuites et de vernis* gras. La Chine le préconise dans la préparation des papiers* ou de la soie depuis au moins le IVe siècle après J.-C, tandis qu’en Europe, il ne sera employé comme tel qu’à partir de 1650 lorsqu’on l’ajoute à la pâte à papier* pour durcir le collage à la colle de peaux*. On trouve à Liège à la fin du XVIIIe siècle une fabrique d’alun artificiel (Chaptal, 1799, p. xx ; Delamare & Guineau 1999, p. 68 et 80 ; Lenormand, 1822, p. 233 et sv ; Perego, 2005, p. 46-47).
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Photographie Wikimedia Commons.