colle de peau (gr. n. f.) link
Liant* d’origine animale, dérivé du collagène. Les colles de peau sont préparées à partir des déchets de peau non tannée. Le terme recouvre une série d’appellations diverses selon l’origine, la matière première ou la provenance et autant de recettes et d’exemples d’applications existent. La colle de peaux était utilisée comme mordant* (pour la dorure, pour l’encollage des supports, pour les enduits à la craie*, les gesso), comme liant pour les détrempes (l’une des techniques médiévales les plus courantes). Enfin, elle peut par exemple, faire office de vernis isolant en peinture* à l’huile ou encore être requise pour les encres de Chine. Dès le XIIIe siècle, les Italiens s’en servent pour le collage du papier*, notamment pour la préparation des feuilles à calquer. Plus tard, les techniques de reproduction sérigraphiques exploiteront la substance, on y a recours pour la confection de supports marouflés, pour l’encadrement, en restauration, etc. En papier peint, les colles de peaux étaient fréquemment utilisées au XVIIIe siècle et durant plusieurs décennies suivantes, avant d’être remplacées par des colles végétales. Synonymes : colle de peau de lapin, colle Totin. La colle de peaux était utilisée pour la couche de fond : [Le] rouleau reçoit d’abord une couche de colle de peau épaissie de blanc de Meudon broyé, afin de provoquer l’adhérence des couleurs qui devront être appliquées ensuite (Jacqué, 1991c, p. 15 ; Larousse, 1871-1875, t. 12 [1874], p. 151 ; Perego, 2005, p. 214-219).
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Illustration:
Colle de peau de lapin.
© Bruxelles, KIK-IRPA, Atelier de peinture.