bleu de Prusse (gr. n. m.) link
Pigment* inorganique de synthèse bleu très foncé, très colorant, qui n’existe pas à l’état naturel. Ferrocyanure de fer et de potassium, dont la formule diffère selon le mode de production. C’est un composé chimique dont la découverte remonte au début du XVIIIe siècle. L’histoire attribue sa découverte à Johann Konrad Dippel en 1700 et à au Berlinois Heinrich Diesbach en 1704. La première mention écrite remonte à 1710. L’un des premiers procédés de fabrication fut publié en 1724 par le naturaliste et géologue britannique John Woodward (1665-1728) dans les Philosophical Transactions. Il sera utilisé jusqu’à la fin du XIXe siècle. Largement répandu à partir de 1730, il était commercialisé, selon les charges qu’il contenait, sous le nom de bleu de Prusse de Berlin, de Londres, bleu de Prusse, bleu de Paris*, bleu minéral*, etc. Il a notamment remplacé l’indigo* avant de subir à son tour la concurrence d’autres bleus apparus au XIXe siècle. Il est par ailleurs mentionné très tôt en Amérique avant d’être importé au Japon, vers 1820, où on l’utilisait dans les estampes et les peintures. A. Milori est le premier à en fabriquer de bonne qualité à Paris en 1835. En papier peint, dès les débuts de sa fabrication, certains fournisseurs ou livreurs d’ateliers s’en étaient fait une spécialité et ce, depuis les années 1770 (Bonnard, 2006, p. 31-35 ; Delamare & Guineau, 1999, p. 76 et 150 ; Lenormand, 1822, p. 156, 228 ; Perego, 2005, p. 118 ; Velut, 2005a, p. 106 ; Watin, 1815, p. 54).
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Illustration:
Photographie Wikimedia Commons.