garance (n. f.) link
Colorant* d’origine végétale, extrait des racines de la garance des teinturiers, Rubia tinctorum L., ou d’autres plantes de la famille des rubiacées. La garance est utilisée depuis la plus haute Antiquité (ancien Empire égyptien) pour teindre le textile. On la cultive dès le IXe siècle en Flandre, région qui en fera sa spécialité, mais aussi largement en Hollande et en France. La matière colorante extraite de la garance se compose des molécules anthraquinoniquies, majoritairement la pseudopurpurine et l’alizarine avec une série d’autres composants en quantité mineure, purpurine, munjistine, xanthopurpurine, rubiadine. A partir de ces colorants on peut produire une gamme de couleurs allant du jaune jusqu’au pourpre ou brun passant par l’orange, en faisant varier les procédés technologiques. La garance entre dans la préparation de nombreuses laques de garance, qui sont largement utilisées en peinture* médiévale et renaissance. Au XVIe siècle, elles sont détrônées par les laques de cochenille* mexicaine (Dactylopius coccus, Costa), mais connaissent un nouvel essor aux XVIIIe et XIXe siècles. Leur utilisation diminue dramatiquement à la fin du XIXe siècle, assez vite après la synthèse de l’alizarine en 1868 (Delamare & Guineau, 1999, p. 25, 44, 91 et 102 ; Eastaugh et al., 2004, p. 165 ; Perego, 2005, p. 323 et sv.).
....

Illustration:
Laque de garance d'alizarine.